SCARRON (Paul) 1610-1660

 

Biographie

Issu de la noblesse de robe, septième enfant de Paul Scarron dit L'Apostre, écuyer, seigneur de Beauvais et de La Guespière, conseiller au parlement de Paris à la Cour des comptes, et de Gabrielle Goguet, il entre dans les ordres en 1629. Inquiet du mode de vie adopté par son fils, son père essaie en vain, en 1632, d’obtenir pour lui, de Richelieu, le prieuré clunisien de Rumilly. Il est finalement placé dans l’entourage de l’évêque du Mans comme « domestique », au sens d’officier commensal. Il vit au Mans de 1632 à 1640, dans l'entourage de l'évêque Charles de Beaumanoir et fréquente les salons provinciaux. En 1638, il est atteint d’une maladie (sans doute une spondylarthrite ankylosante) qui finit par lui paralyser les jambes, la colonne et la nuque. Selon la légende, la cause serait un bain dans l'eau glacée, durant le carnaval. À partir de 1638, Scarron n’est plus qu’un corps, tordu et perclus, immobilisé dans un « cul-de-jatte » (mot qu'il emploie avec le sens de « sorte de jatte servant à ceux qui n'ont plus l'usage de leurs jambes »). Tordu dans la forme d'un Z, les genoux rentrés dans l'estomac, la tête penchée sur l'épaule et qu'il ne pouvait redresser, les bras immobiles jusqu'au poignet, il ne se déplaçait qu'à l'aide d'un fauteuil roulant. Il prenait de fortes quantités d'opium qui ne soulageaient pas sensiblement son martyre. Il commence à écrire ses premières œuvres à partir de 1643.
Il rentre à Paris et en 1652, à 42 ans, il épouse une orpheline sans fortune âgée de seize ans et demi, Françoise d'Aubigné, petite-fille d'Agrippa d'Aubigné et future Madame de Maintenon (qui, selon ses dires, lui apporta « deux grands yeux fort mutins, un très beau corsage, une paire de belles mains, et beaucoup d'esprit »). Il ouvre un salon dans le quartier du Marais, qui sera bientôt couru par tous les familiers du Louvre et surtout grâce à son mariage, ce qui fit de lui une nouvelle fable de Paris : à l'annonce de son mariage, Anne d'Autriche se serait écriée : « Une femme ? C'est le meuble le plus inutile de sa maison ! » Il possédait une propriété de campagne à Fontenay-aux-Roses.

Œuvres

Théâtre

  • 1645 : Jodelet ou le maître-valet
  • 1646 : Les Trois Dorotée ou le Jodelet souffleté
  • 1649 : L’Héritier ridicule ou la dame intéressée
  • 1651 : Jodelet duelliste
  • 1652 : Don Japhet d’Arménie
  • 1654 : L’écolier de Salamanque ou les Ennemis généreux
  • 1655 : Le Gardien de soi-même ou Filipin prince ; Le Marquis ridicule ou la Comtesse faite à la hâte
  • 1662 : La Fausse apparence ; Le Prince corsaire