BOYER (Claude) 1618-1698

 

Biographie

Claude Boyer est éduqué chez les jésuites où il excelle en rhétorique et a pour condisciple Michel Le Clerc, qui comme lui écrira des tragédies et sera élu membre de l'Académie française, le premier en 1666 et le deuxième en 1662. En 1645, il s'installe à Paris où il fréquente les salons et produit sa première pièce, La Porcie romaine, jouée à l’Hôtel de Bourgogne en 1646. Elle connaît un franc succès. Suivront, tout au long de sa carrière, une trentaine de pièces dont la plupart sont des tragédies et dont beaucoup connaîtront de grands succès : ainsi la tragédie à machines Les Amours de Jupiter et Sémélé en 1666 fut un véritable triomphe.
La tragédie qu'il écrivit en cette même année 1662 et qui fut représentée sur la scène du Palais-Royal, quelques semaines avant que L'École des femmes de Molière soit mise à l'affiche (au grand dam de Boyer), Oropaste ou le faux Tonaxare, fut considérée par les contemporains comme l'une des plus belles tragédies françaises du XVIIe siècle. Mais dans les années suivantes, son étoile commença à pâlir avec l'apparition de Racine, qui semble l'avoir considéré comme un rival de talent qu'il fallait abattre ou dont il fallait du moins ternir la réputation. Le fait que, très tôt, avant même l'éclatement officiel de la querelle des Anciens et des Modernes, il se soit rangé du côté des Modernes, en même temps que Pierre Corneille et son frère Thomas Corneille, a beaucoup contribué à cette animosité. Racine réussit dans son entreprise avec l'aide de Boileau qui l'éreinta dans son Art poétique (1674) et Claude Boyer se plaignit fréquemment des machinations du parti des Anciens contre lui dans les années 1680. Le comble de l'animosité de Racine envers lui fut atteint en 1695, Boyer ayant osé donner à son tour (après Esther et Athalie de Racine) deux tragédies bibliques, Jephté, jouée aussi à Saint-Cyr à la demande de Mme de Maintenon, et Judith qui fut créée sur la scène de la Comédie-Française en 1695.
Claude Boyer est par ailleurs l'auteur de nombreuses poésies de circonstance. Un certain nombre de ses poèmes est paru sous le titre Les Caractères des prédicateurs, des prétendans aux dignitez ecclésiastiques, de l'âme délicate, de l'amour profane, de l'amour saint, avec quelques autres poësies chrestiennes en 1695.

Œuvres

Théâtre

  • 1646 : La Porcie romaine (Tragédie) ; La Sœur généreuse (Tragi-comédie)
  • 1647 : Porus ou la générosité d’Alexandre (Tragédie) ; Aristodème (Tragédie)
  • 1648 : Tyridate (Tragédie) ; Ulysse dans l’île de Circé ou Euryloche foudroyé (Tragi-comédie)
  • 1659 : Clotilde (Tragédie) ; Frédéric (Tragédie)
  • 1660 : La Mort de Démétrius ou le rétablissement d’Alexandre, roi d’Épire (Tragédie) ; Tigrane (Tragédie)
  • 1662 : Policrite (Tragi-comédie pastorale) ; Oropaste ou le faux Tonaxare (Tragédie)
  • 1666 : Les Amours de Jupiter et de Sémélé, (Tragédie)
  • 1669 : Le Jeune Marius (Tragédie) ; La Fête de Vénus (Comédie pastorale-héroïque)
  • 1670 : Policrate (Comédie héroïque)
  • 1671 : Atalante (Tragédie)
  • 1672 : Lisimène ou la jeune bergère (Pastorale) ; Le Fils supposé (Ttragédie)
  • 1673 : Démarate (Tragédie)
  • 1678 : Le Comte d’Essex (Tragédie)
  • 1680 : Agamemnon (Tragédie)
  • 1681 : Oreste (Tragédie) avec Michel Le Clerc)
  • 1682 : Artaxerce (Tragédie)
  • 1686 : Antigone (Tragédie)
  • 1691 : Jephté (Tragédie)
  • 1695 : Judith (Tragédie)
  • 1697 : Méduse (Tragédie)