MARIVAUX (Pierre Carlet de Chamblain de) 1688-1763

 

Biographie

Marivaux est élevé en province à Riom, en Auvergne, où son père, fonctionnaire, occupe un poste d’intendant dans l’administration de la Marine et de la guerre, puis directeur de l’hôtel des Monnaies de la ville.
Il arrive dans la capitale en 1714 pour y étudier le droit, mais délaisse rapidement ses études pour se consacrer à la littérature. Il les terminera des années plus tard, mais ne pratiquera jamais le métier d’avocat auquel il était destiné. Il se lie d’amitié Fontenelle, fréquente le salon de Madame Lambert et prend parti pour les Modernes dans la querelle qui les oppose aux Anciens.
Si son œuvre littéraire est très variée, c’est pourtant le théâtre qui le passionne le plus et auquel il consacrera sa vie. Il s’essaye d’abord à la parodie et à la satire, et collabore également au Nouveau Mercure, gazette pour laquelle il écrit des articles, dès 1717.
L’année suivante, il épouse Colombe Bollogne, héritière d’un riche avocat qui lui donne une fille Colombe-Prospère et lui apporte la prospérité financière qui lui permet de se consacrer à l’écriture. Sa première œuvre connue s’intitule Le Père prudent et équitable ou Crispin, l’Heureux Fourbe et est représentée pour la première fois en 1706. Mais c’est avec des comédies telles qu’Arlequin poli par l’amour, en 1720, Le Jeu de l’amour et du hasard en 1730, ou Les Fausses confidences en 1737, qu’il connaît le succès. Moraliste, son œuvre se veut une recherche d’un monde vrai, sans faux-semblant, et une étude du sentiment amoureux. D’ailleurs, pour qualifier la subtilité du langage galant de ses personnages séducteurs, on parle de « marivaudage ».
Mais en 1720, il est victime de la spéculation du système de Law. Imaginé par l’Écossais John Law, ce système financier développe l’utilisation de la monnaie papier, plutôt que la monnaie métallique, pour faciliter le commerce international et aider à la liquidation des dettes d’État. Son épouse meurt trois ans plus tard. Ruiné, il doit travailler pour survivre. 
Marivaux s’intéresse au théâtre mythologique et héroïque, mais c’est avec la commedia dell’arte qu’il développe son genre. Le thème central de son œuvre : l’amour sous toutes ses formes, et notamment le sentiment amoureux. Jugé à tort comme frivole ou superficiel, il décrit en réalité avec beaucoup de finesse le cœur et la psychologie humaine. Derrière le jeu des masques, le travestissement de la vie sociale, Marivaux parle aussi, en filigrane, de sincérité et de vérité.
Connu essentiellement comme dramaturge, il est également l’auteur de deux romans inachevés, La Vie de Marianne (1726-1741) et Le Paysan parvenu en 1735.

Œuvres

Théâtre

  • 1706 : Le Père prudent et équitable (Comédie) 
  • 1720 : L'Amour et la Vérité (Comédie) ; Arlequin poli par l'amour (Comédie) ; Annibal (Pièce)
  • 1722 : La Surprise de l'amour (Comédie)
  • 1723 : La Double inconstance (Comédie)
  • 1724 : La Fausse suivante ou le Fourbe puni (Comédie) ; Le Dénouement imprévu (Comédie) ; Le Prince travesti (Comédie héroïque) 
  • 1725 : L'Héritier de village (Comédie) ; L'Île des esclaves (Comédie)
  • 1726 : Mahomet second (Tragédie)
  • 1727 : L'Île de la raison ou les petits hommes (Comédie) ; La Seconde surprise de l'amour (Comédie)
  • 1728 : Le Triomphe de Plutus (Comédie)
  • 1730 : Le Jeu de l'amour et du hasard (Comédie)
  • 1731 : La Réunion des Amours (Comédie)
  • 1732 : Le Triomphe de l'amour (Comédie héroïque) ; L'École des mères (Comédie) ; Les Serments indiscrets (Comédie)
  • 1733 : L'Heureux stratagème (Comédie)
  • 1734 : La Méprise (Comédie) ; Le Petit-Maître corrigé (Comédie) ; Le Chemin de la fortune (Comédie)
  • 1735 : La Mère confidente (Drame)
  • 1736 : Le Legs (Comédie)
  • 1737 : Les Fausses confidences (Comédie)
  • 1738 : La Joie imprévue (Comédie)
  • 1739 : Les Sincères (Comédie)
  • 1740 : L'Épreuve (Comédie)
  • 1741 : La Commère (Pièce)
  • 1744 : La Dispute (Comédie)
  • 1746 : Le Préjugé vaincu (Comédie)
  • 1748 : Les Acteurs de bonne foi (Comédie)
  • 1750 : La Colonie (Comédie)
  • 1755 : La Femme fidèle (Drame) 
  • 1757 : Félicie (Comédie)
  • 1761 : La Provinciale (Pièce)