DUMAS Père (Alexandre) 1802-1870

 

Biographie

Alexandre Dumas « père » (pour le distinguer de son fils) est un écrivain français né le 24 juillet 1802 à Villers-Cotterêts dans l’Aisne. Il y vit jusqu’en 1822, année où il part vivre à Paris. 
Il est le fils d’un général d’Empire qui commanda la cavalerie de Bonaparte en Égypte, mais qui laissa sa famille sans ressources. Dumas est petit-fils par son père d’une esclave (affranchie) de Saint-Domingue. Sa mère Marie-Louise-Elisabeth Labouret est la fille d’un aubergiste. Orphelin dès l’âge de quatre ans, il passe une enfance triste et est peu enclin aux études. Dès l’âge de quinze ans, il devient clerc de notaire et exerce cinq ans avant de rejoindre la capitale, poussé par son ami Adolphe Ribbing de Leuven passionné comme lui de poésie et de littérature. C’est là qu’il découvrira sa passion pour le théâtre, notamment grâce à la Comédie-Française.
Il mène alors une vie pleine de rebondissements, son existence est un véritable roman : il multiplie les duels et les aventures amoureuses (il aura plusieurs enfants naturels de mères différentes), il fréquente les cercles littéraires où il a l’opportunité de rencontrer de grands noms comme Vigny, Lamartine, Musset ou encore Victor Hugo, chef de file du romantisme.
La révolution de 1830 est l’occasion pour Dumas de développer son engagement politique. Il montre son attachement à la République. 
La qualité de sa plume lui permet d’être embauché dans les bureaux du duc d’Orléans. Mais il décide de donner sa démission. Il participe à la révolution de 1830 puis à celle de 1848. 
Dumas montre un véritable engagement politique et s’engage auprès de l’italien Garibaldi qu’il rejoint à Naples. En grand admirateur, il ira jusqu’à vendre des biens personnels pour fournir des armes à l’armée garibaldienne. Nommé directeur des fouilles de Pompéi et directeur des musées, sa présence est contestée par les Italiens et il ne peut rester guère plus de trois ans.
Il entreprend de nombreux voyages, tantôt pour le plaisir, tantôt pour fuir le régime politique ou ses créanciers. En voyage en Suisse en 1832, il fait la rencontre de Chateaubriand alors réfugié suite à la révolution de 1830. Admirateur de son aîné, il obtient de lui qu’il soit témoin de son mariage avec Ida Ferrier en 1840.
Suivent de nombreux voyages en Italie, en Allemagne et en Belgique. Pendant plusieurs mois, Dumas réalise également un périple en Espagne et en Algérie accompagné de son fils et de son collaborateur Auguste Maquet. Tous ces voyages ne cesseront d’alimenter son imagination et sa créativité exceptionnelle.
La mode du roman-feuilleton est une vraie chance pour Alexandre Dumas. À ses débuts, ce nouveau genre n’est pas apprécié des intellectuels et du personnel politique. Il est considéré comme médiocre. Le public, lui, éprouve un véritable engouement pour les histoires publiées chaque semaine dans les journaux. L’histoire, découpée en plusieurs séquences, est dévoilée progressivement aux lecteurs impatients de découvrir la suite. C’est un moyen très efficace pour les journaux de fidéliser leurs lecteurs. En 1836, la presse présente La comtesse de Salisbury qui rencontre un immense succès et présage un avenir florissant pour ce genre de publication. En effet, ce moyen de publier devient courant dans les mois et les années suivantes. Des auteurs comme Maupassant ou Zola qui fait paraître la série des Rougon-Macquart rencontrent un franc succès grâce à ce format. Les quotidiens de l’époque ont assuré la promotion de ces œuvres qui sortiront ensuite en volumes, éditions plus classiques.
Les œuvres de Dumas sont régulièrement adaptées au cinéma et à la télévision ainsi qu’en bandes dessinées. On peut citer à titre d’exemple Les Trois Mousquetaires, La Reine Margot, Le comte de Monte Cristo.
Il demeure une source d’inspiration inépuisable pour le monde artistique.
Dumas meurt le 5 décembre 1870 à Puys (Seine-Maritime) après avoir été victime d’un accident vasculaire cérébral qui l’a paralysé à moitié en septembre 1870. C’est auprès de son fils qu’il vit ses derniers instants dans sa maison de Puys, en Normandie.
Le 30 novembre 2002, ses cendres sont transférées au Panthéon pour l’anniversaire du bicentenaire de sa naissance.

Œuvres

Théâtre

  • 1825 : La Chasse et l’Amour
  • 1826 : La Noce et L’Enterrement
  • 1829 : Henri III et sa cour
  • 1830 : Christine, ou Stockholm, Fontainebleau et Rome
  • 1831 : Napoléon-Bonaparte ; Antony ; Charles VII chez ses grands vassaux ; Richard Darlington
  • 1832 : Teresa ; Le Mari de la veuve ; La Tour de Nelse ; Le Fils de l’émigré, ou le Peuple
  • 1833 : Angèle
  • 1834 : Catherine Howard ; La Vénitienne
  • 1835 : Cromwell et Charles 1er
  • 1836 : Don Juan de Marana, ou la chute d’un ange ; Le Marquis de Brunoy ; Kean
  • 1838 : Paul Jones ; Caligula
  • 1839 : Madmoiselle de Belle-Isle ; L’Alchimiste
  • 1841 : Un mariage sous Louis XV
  • 1842 : Lorenzino
  • 1843 : Les Demoiselles de Saint-Cyr ; Louise Bernard ; Halifax
  • 1844 : Le Laird de Dumbicky
  • 1845 : Sylvandire ; Les Mousquetaires
  • 1846 : Une fille du Régent
  • 1847 : Intrigue et amour ; Chevalier de Maison-Rouge
  • 1848 : Catilina ; Hamlet ou le prince de Danemark ; Monte-Cristo
  • 1849 : La Jeunesse des Mousquetaires ; Le Comte Hermann ; Le Chevalier d’Harmenthal ; La Guerre des femmes ; Le Cachemire vert
  • 1850 : Les Frères corses ; Urbain Grandier ; La Chasse au Chastre
  • 1851 : La Barrière de Clichy
  • 1854 : Romulus ; La Jeunesse de Louis XIV (interdit par la censure) ; Le Marbrier ; La Conscience
  • 1856 : L’Orestie ; La Tour de Saint-Jaques-la-Boucherie
  • 1857 : Les Compagnons de Jehu ; La Verrue de la reine ; Invitation à la valse
  • 1858 : L’Honneur est satisfait
  • 1860 : Le Gentilhomme de la montagne ; La Dame de Monsoreau ; Le Roman d’Elvire ; L’Envers d’une conspiration
  • 1861 : Le Prisonnier de la Bastille
  • 1864 : Les Mohicans de Paris
  • 1865 : Les Gardes forestiers
  • 1866 : Gabriel Lambert
  • 1868 : Madame de Chamblay
  • 1869 : Les Blancs et les Bleus
  • 1878 : Joseph Balsamo